Le début de l’histoire, le recrutement en tant que Canva Creator
L’été dernier, en juillet 2022, je reçois un message d’une certaine Hanami sur Behance.
Elle se présente comme la Community Manager de Canva Japan et me demande si ça me dirait de rejoindre la communauté Japon pour gagner des revenus supplémentaires passifs en créant des templates.
Au début, je me dis “mmh, c’est quoi ce truc ?”.
Puis finalement, je consulte les liens qu’elle m’a envoyés et lui réponds que je suis intéressée. J’ai rien à perdre après tout.
Quelques jours plus tard, je passe un entretien avec elle sur Zoom. Elle est tellement mignonne, cool, pleine de swag et loins des clichés japonais que je me laisse entièrement convaincre.
Et hop, je deviens officiellement créatrice pour Canva.
(Le processus de recrutement est un peu plus long et complexe maintenant).
Mais je ne me mets pas au boulot immédiatement. Flemme. Je me rends encore absolument pas compte du potentiel.
(J’ai rejoint la communauté Canva France née un peu plus tard, en mai 2023. C’est Hanami qui m’a présentée au CM français.)
1- Un moyen de m’évader au pire moment de ma vie
2022 a été une des pires années de ma vie à tous les niveaux :
- J’ai très peu de boulot (depuis le second semestre de 2021).
- En août je chope le COVID / Mon iMac me lâche / J’apprends que mon père est gravement malade.
- Une agence japonaise avec laquelle j’avais un “retainer” depuis 2019 (correspondant à 50% de mes revenus) m’informe qu’elle doit mettre un terme à notre contrat parce qu’elle n’a plus les moyens de l’honorer.
- En novembre, mon papa adoré est sur le point de nous quitter. Je n’ai pas les moyens de rentrer en France. Je suis obligée d’emprunter pour rentrer et le voir une dernière fois sur son lit d’hôpital.
- En décembre, je n’ai aucune mission, quasiment plus un rond, je suis au fond du gouffre.
Créer est la seule chose qui m’a permis de survivre à ce moment-là.
Et n’ayant pas de travail, zéro, rien, aucun mail de prospect, j’ai passé mes journées à créer des templates Canva.
C’est la seule chose qui me permettait de ne pas sombrer, d’être occupée, de faire quelque chose que j’aime, de m’évader un peu.
De ne pas penser qu’à “ça”, d’avoir une raison de me lever et d’allumer mon ordinateur, d’avoir l’impression d’être vaguement utile.
De le faire quand je veux, aux heures qui me conviennent, pendant aussi longtemps que je le souhaite.
Et j’ai remporté un challenge ! (Canva organise des challenges qui nous permettent de gagner de l’argent en plus des royalties sur nos templates).
Au moins un petit truc positif !
Et un regain de motivation pour créer des templates.
2- Une liberté de création et d’expérimentation, un moyen d’affirmer mon style sans contrainte
Le manque de contrainte, c’est ce qui m’a bloqué au début.
Qu’est-ce que je crée ? Dans quel style ? Pour quel public ? Dans quel format ? Avec quel contenu ?
Ben oui. En tant que graphiste, je suis habituée à recevoir des commandes de clients, avec des objectifs, des besoins, des goûts, un secteur d’activité et une clientèle.
C’était trop de liberté pour moi au début, mais ça a été un excellent défi !
Partir à la recherche d’idées, faire des recherches sur les réseaux sociaux. C’est même devenu une part du fun dans l’histoire.
(On a tout de même des prompts et des insights)
Et c’est finalement devenu ULTRA KIFFANT !
Créer ce que je veux, dans le style qui me plaît, à mon rythme, sans demande initiale, sans demande de modifications, ni de corrections.
(Et sans devis, facture, réunions, visio ou mails ; juste le cœur de mon métier : la créa )
Ça m’a permis d’expérimenter, de tester des styles, des palettes de couleurs, et même au fur et à mesure d’affirmer mon style.
Ça m’a aussi permis une audace parfois bridée par les craintes des clients ou le manque d’opportunités. Mais aussi de voir comment c’était reçu et validé, par le nombre de téléchargements.
Et aussi de créer pour des secteurs d’activités pour lesquels je n’ai jamais travaillé dans la vraie vie !
Certains vont me rétorquer que rien ne m’empêche de faire des projets personnels.
Sauf que là je suis payée pour ! Et que ça va être réellement utilisé par des gens, que c’est montré au public, plutôt que d’être juste présenté une fois sur mes réseaux sociaux.
3- Des compétences en mise en page décuplées et une plus grande rapidité d’exécution
Et ouai, moi je suis plutôt dans la création de logo ou d’identité visuelle.
J’ai donc assez peu d’occasions de mettre en page du texte et des photos. (Un peu tout de même, lorsque j’ai bossé à la mise en pages de livres, de magazines ou dans le secteur du tourisme, mais moins sur une seule page).
D’ailleurs c’était pas ce que je préférais et je m’étais toujours un peu considérée médiocre pour ça.
Et en créant des templates Canva (affiches, flyers, publications de réseaux sociaux, publicités, etc), j’ai pu vraiment m’entraîner au quotidien et m’améliorer en mise en page, choix de typo, hiérarchie d’informations.
(Oui parce que même si on a pas de clients qui nous demandent des modifications, on a quand même un jury de pros qui valide ou refuse nos templates avant de les publier dans la bibliothèque Canva.)
L’appli est d’ailleurs assez bien faite, avec des aides visuelles permettant de bien aligner les différents blocs, d’avoir le même espacement entre différents éléments similaires à différents endroits.
Et à force de le faire, j’ai gagné énormément en vitesse d’exécution !
Ce qui me sert dans mon travail en tant que freelance.
4- Des rentrées d’argent complémentaires
Oui, ne l’oublions pas ! Le but est quand même de gagner de l’argent !
Quand j’ai commencé, j’ai pensé que ce serait comme tous ces sites qui promettent aux graphistes de gagner de l’argent passif (Society6 et compagnie) où tu vends un article tous les 6 mois, et encore, si tu passes ton temps à en faire la promo sur tous tes réseaux sociaux.
Ben là, non. Ça arrive qu’un template marche moins bien que d’autres, mais sinon, tout est téléchargé en permanence, et de plus en plus tous les mois.
Et ça m’a déjà fait un super complément cette année !
Les revenus ne cessent d’augmenter, en plus !
Et surtout, c’est en faisant quelque chose qui me plaît, qui n’est pas une corvée, et sur mon temps libre.
5- Des opportunités supplémentaires en tant que graphiste freelance
Même si j’ai travaillé quelques années en tant que webdesigner (de 2006 à 2013), j’ai toujours été plutôt print.
J’aime le papier, l’encre, les matières, les choses qu’on peut toucher !
Sauf que les gens communiquent de moins en moins sur papier et de plus en plus sur les réseaux sociaux, et que je n’avais pas vraiment pris le wagon de la communication digitale en route.
Depuis j’ai pu proposer des visuels ou templates exclusifs de publication Instagram à mes clients par exemple.
Et même des templates de supports de communication à imprimer comme des menus de restaurant (dont le client peut modifier le contenu et les prix) ou de carnet de voyage pour une travel planner.
C’est donc plein de nouvelles opportunités qui s’offrent à moi, de solutions à proposer à mes clients maintenant que je maîtrise plus l’outil Canva et la communication visuelle sur les différents réseaux sociaux !
6- Des réalisations supplémentaires à présenter, pour remporter des contrats
J’ai récemment été contactée pour un projet de packaging alimentaire dans un style “omiyage japonais, couleurs et motifs japonais traditionnels” par une entreprise de Singapour.
Cependant, cette entreprise avait des entretiens prévus avec plusieurs graphistes, et demandait des exemples de réalisations dans le style de leur projet.
J’ai inclus quelques templates réalisés pour Canva Japon. Et si ce qui a le plus pesé dans la balance était mon travail pour l’izakaya Kisuke (qu’ils m’ont demandé de commenter pendant l’entretien), ils m’ont dit avoir adoré le style de ces templates.
J’ai donc remporté ce projet sur lequel je commence à travailler cette semaine (septembre 2023) !
7- Un gain en productivité
Jusqu’à présent, je faisais tout sur Illustrator, InDesign et Photoshop.
Mais je me sers de plus en plus de Canva !
Pas pour créer des logos ni des visuels évidemment, mais pour mes propres publications sur Instagram, Pinterest ou LinkedIn.
Ça va plus vite, je reprends les mêmes modèles avec mes éléments de branding à portée de main. Je n’encombre pas mon propre disque dur.
Mais aussi dans ma communications avec les clients : présentation de propositions, brand boards, PDF avec boutons pour les éléments à télécharger, etc.
C’est pas impossible que je fasse mes devis et factures avec prochainement aussi !
8- Une communauté géniale au Japon comme en France
J’en ai rejoint des communautés, forums, groupes Facebook où on te disait qu’ici c’était “la BIEN-VEILL-ANCE” !
Sauf qu’au final non. T’as toujours quelqu’un qui va te répondre avec condescendance dès que tu poses une question. T’auras toujours un troll, ou un membre insupportable.
Et ben là, non.
Que ce soit dans la communauté Japon (sur Facebook, Twitter et Instagram) ou dans la communauté France (Facebook et Telegram), c’est super cool.
Tout le monde s’entraide, se soutient. Y a vraiment aucun sentiment de compétition ni de rivalité.
En même temps, le succès de Canva dans un pays profite à tout le monde financièrement.
Et la “hiérarchie” est vraiment là pour aider, guider, et pas pour imposer.
Je suis super sauvage et indépendante, j’ai pas du tout l’esprit de groupe, mais là dans cette communauté je me sens totalement à l’aise ! Tout le monde m’a l’air sympa et coopératif.
Et je pense que ça tient en grande partie à la sélection rigoureuse des creators (je crois qu’on dit “spécialiste modèle” en français) et à la politique de l’entreprise.
9- Une entreprise en phase avec mes valeurs
L’entreprise australienne Canva est carrément “woke”. Je déteste cette nouvelle expression. Mais j’aime encore moins ceux qui l’utilisent et se définissent comme “anti-woke”.
Et c’est pas juste un discours d’inclusivité et de surface pour la com’. C’est vraiment présent dans toutes leurs actions, dans les partenariats qu’ils font, dans leur choix et dans leur modèle économique. Mais aussi dans les quelques règles auxquelles on est soumis lorsqu’on crée un modèle ou les thèmes qu’on nous encourage à aborder, etc.
Par exemple, on sait que le Japon n’est pas très en avance sur les droits LGBT ou le féminisme, mais Canva y a organisé des challenges de modèles pour la communauté LGBT, pour la journée des droits de la femme par exemple. Lorsqu’on on a des challenges de templates mariage, on nous rappelle qu’un couple c’est pas forcément un homme et une femme, etc.
Mais le but de cet article n’est pas de faire l’éloge de Canva, je vous laisse vous renseigner.
Et c’est vraiment, mais vraiment pas mon genre d’être le bon petit soldat qui fait du zèle, la fan d’une organisation (c’est pas le cas), mais pour l’instant je trouve absolument rien à reprocher à celle-ci.
Des tas de graphistes critiquent cette appli. Mais moi, donner les moyens à des gens qui ne pourraient pas se payer les services d’un graphiste d’avoir des jolis outils de com’, je trouve ça génial ! Faire en sorte qu’on ait moins d’affiches avec une Comic Sans et des ombres portées faites sur Word, tant mieux !
10- Des visites sur mon site, depuis mon profil Canva.
Dernier point.
Oui, quand je consulte mon Google Analytics récemment, j’ai de plus en plus de visites venant de mon profil Canva.
Ils ont des spécialistes SEO qui bossent comme des fous et on en profite donc tant mieux !
Donc pour moi, une expérience super positive !
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